« La seule solution est de vous enlever l’utérus » et 4 autres mythes sur les fibromes utérins démystifiés

Internet regorge de fausses informations sur les fibromes utérins. Rien d’étonnant quand on sait qu’entre 20 % et 70 % des femmes seront confrontées à cette affection un jour. Si vous consultez docteur Google, vous trouverez tout un tas d’informations sur les fibromes utérins, mais celles-ci ne sont pas toujours correctes.

Mettons une fois pour toute fin aux mythes les plus fréquents sur les fibromes utérins chez les femmes.

Mythe #1 : Les femmes qui souffrent de myomes ne peuvent pas tomber enceintes

En aucun cas les fibromes utérins ne constituent de réel obstacle à une éventuelle grossesse. D’ailleurs, seul 1 % à 2 % des femmes qui souffrent de myomes sont stériles à cause de cette affection. La taille et surtout l’endroit où se situent les fibromes utérins peuvent avoir un impact plus ou moins important sur une éventuelle grossesse. Par exemple, les fibromes utérins peuvent bloquer le passage du sperme et ainsi l’empêcher d’atteindre l’ovule. Dans certains cas, un fibrome utérin peut perturber la circulation sanguine ce qui complique l’implantation d’un ovule fécondé. Une autre cause pouvant entrainer une complication pour une éventuelle grossesse concerne la taille du fibrome utérin. Il peut être si gros qu’il ne laisse pas suffisamment de place dans l’utérus pour que l’embryon puisse se développer correctement.

Heureusement, ces facteurs ne concernent qu’un faible pourcentage de femmes atteintes de fibromes utérins.

Mythe #2 : Les fibromes utérins peuvent se développer en cancer

Par définition, les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes, et sont donc en principe sans danger. Les myomes sont parfois confondus avec les léiomyosarcomes. Un léiomyosarcome est un type de cancer rare qui se développe dans le tissu musculaire. Cette tumeur maligne peut se développer partout dans le corps, et donc aussi dans la couche de muscle de l’utérus. Les myomes (bénins) peuvent voir leur taille augmenter mais ne deviennent jamais malins de manière soudaine. Mieux vaut faire régulièrement contrôler vos myomes.

Mythe #3 : Le seul traitement efficace contre les myomes est l’ablation de l’utérus

Il fut un temps où cette affirmation était vraie, mais heureusement, cette époque est révolue. La médecine a évolué et aujourd’hui, il existe de nombreux traitements pour les fibromes utérins. Chacun présente des avantages et des inconvénients. Certains sont plus invasifs que d’autres. Souvent, le traitement choisi coïncide avec le stade auquel se trouve la patiente au moment de choisir un traitement. Voilà pourquoi il est essentiel qu’un médecin discute de toutes les possibilités de traitement avec la patiente. De cette manière, elle sera suffisamment informée et ils pourront, ensemble, chercher le meilleur traitement.

Voici un résumé des différentes possibilités :

  • Suivi – Si on vous diagnostique un myome, mais que vous ne présentez pas de symptômes gênants, dans de nombreux cas, il n’y a rien à faire. Cela peut paraître étrange mais dans ce cas, il suffit simplement de planifier des visites de contrôle régulières. Il est possible de suivre la croissance des fibromes utérins avec un équipement d’échographie de pointe disponible partout. Si un fibrome utérin commence à causer des symptômes, il est toujours temps de démarrer un traitement.
  • Médicaments – Il existe également de nombreux médicaments. Avec votre médecin traitant, sur base de votre situation personnelle et de vos symptômes, vous pouvez décider quels médicaments sont les plus adaptés pour vous. Vous pouvez, dans un premier temps, opter tout simplement pour des analgésiques mais la pilule contraceptive hormonale ou la contraception intra-utérine (DIU) peut également être une option. Il existe aussi le groupe des agonistes et des antagonistes de la GnRH. L’ulipristal peut également être utilisé. Toute cela vous semble incompréhensible ? Demandez conseil à votre médecin traitant.
  • Intervention chirurgicale sans hystérectomie – Il peut s’agir d’une myomectomie (ablation de tous les myomes), une ablation de l’endomètre (utilisation de l’énergie électrique pour brûler la muqueuse à l’intérieur de l’utérus) ou l’embolisation de l’artère utérine (une procédure qui vise à occlure les vaisseaux sanguins qui alimentent les myomes en sang dans l’utérus).
  • Hystérectomie (ablation de l’utérus) – Pour certaines femmes, il s’agit parfois de la meilleure solution pour mettre un terme à leur malaise persistant.

Mythe #4 : Les fibromes utérins se développent uniquement chez les femmes entre 20 et 30 ans ou chez les femmes entre 30 et 40 ans

Ces deux affirmations ont un fond de vérité. En réalité, il faudrait les combiner. Les fibromes utérins peuvent se développer à n’importe quel moment au cours de la période de fécondité de la femme. Concrètement, cela signifie que les femmes âgées entre 16 et 50 ans sont les plus susceptibles de développer des myomes, à cause d’une plus haute production d’œstrogènes à cette période.

Le développement des fibromes utérins après la ménopause n’est pas impossible mais assez rare. Généralement, le myome est déjà présent chez les femmes dans la cinquantaine mais il est si petit qu’il passe inaperçu et ne provoque aucun symptôme.

Mythe #5 : Fibromes utérins = Tumeurs = Polypes = Kystes

Fibromes, tumeurs, polypes et kystes sont de la même famille mais ils ne sont pas pour autant synonymes. On pourrait comparer cela à une fratrie : vos frères et sœurs vous ressemblent peut-être mais vous êtes des personnes très différentes, avec votre propre caractère et vos propres intérêts. Il en est de même pour les fibromes, tumeurs, polypes et kystes. Ils ont des points communs, comme leur caractère potentiellement douloureux et le fait qu’ils peuvent provoquer des lésions internes, mais ils ont leur propre identité. Les fibromes utérins ne sont pas cancérigènes, contrairement aux tumeurs. Les polypes sont constitués de tissus muqueux et ne deviennent que rarement malins. Les kystes, quant à eux, sont généralement remplis d’une substance aqueuse ou muqueuse, mais ils peuvent devenir malins.

L’attention accordée à la recherche sur l’amélioration de la santé des femmes a heureusement beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Un gynécologue expérimenté et compétent vous aidera à dissiper les idées fausses sur les fibromes utérins. Il peut véritablement vous aider à y voir plus clair.

Chez Women Talking Fibroids, notre volonté est d’informer le public sur les fibromes utérins et les symptômes qui y sont liés.

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