C’est une excellente question, car la taille est effectivement un facteur important en ce qui concerne les fibromes utérins, appelés également myomes. Un gros fibrome dans l’utérus entraîne souvent davantage de gêne qu’un fibrome utérin plus petit. Lorsqu’un médecin soupçonne la présence de fibromes utérins chez une patiente, il ou elle procédera probablement à une simple échographie pour confirmer le diagnostic.
Certains médecins préfèrent la méthode d’imagerie par résonance magnétique (IRM), car cette technique offre des détails plus précis. Ainsi, le médecin peut déterminer s’il s’agit de fibromes utérins, et le cas échéant, en déterminer la taille, la localisation et le nombre.
Les fibromes utérins sont-ils malins ?
Non, les myomes sont des tumeurs de nature bénigne constitués de tissu conjonctif. Les fibromes utérins ne sont généralement pas dangereux, mais ils peuvent causer beaucoup d’inconfort et de problèmes. Souvent, les grands fibromes utérins sont plus gênants car ils peuvent provoquer une pression douloureuse et faire gonfler le ventre, donnant l’impression d’être enceinte.
Les petits myomes exercent rarement suffisamment de pression sur les tissus environnants pour causer des problèmes. Toutefois, ils peuvent également entraîner une gêne qui peut nuire à votre qualité de vie.
Tant les petits que les gros myomes peuvent entraîner des saignements. Cela dépend principalement de la position du myome dans l’utérus. Par exemple, un gros fibrome utérin qui se développe dans le muscle utérin peut modifier la forme de l’utérus et ainsi potentiellement bloquer les trompes de Fallope.
Les fibromes utérins en croissance qui exercent une pression sur la vessie peuvent entraîner des envies fréquentes d’uriner, tandis que la pression exercée sur les intestins peut causer de la constipation. Les fibromes utérins peuvent parfois devenir si volumineux qu’ils entraînent un gonflement abdominal, similaire à une grossesse.
À partir de quand le développement d’un myome est-il problématique ?
« Un petit myome doit croître davantage qu’un grand pour que l’on puisse en conclure qu’il grandit, mais même pour les petits myomes, une augmentation en diamètre de >20 % indique probablement une ‘véritable croissance’. »
L’étude1 ayant abouti à cette conclusion mentionne également qu’il peut y avoir des erreurs de mesure allant jusqu’à 20%. Il est donc primordial de surveiller attentivement la taille.
Les fibromes utérins peuvent avoir différentes tailles et ils sont généralement classés en trois catégories : petits, moyens ou grands.
- Petit – jusqu’à 5 centimètres (comparable à la taille d’un petit pois jusqu’à celle d’un citron vert)
- Moyen – de 5 à 10 centimètres (comparable à la taille d’une prune à celle d’une grosse orange)
- Grand – 10 centimètres voire plus (comparable à la taille d’un pamplemousse voire plus)
Quand devez-vous vous inquiéter ?
La peur est une mauvaise conseillère, donc notre première recommandation est de respirer profondément. Parlez-en attentivement avec votre gynécologue qui vous aidera à élaborer un plan d’action.
Certaines femmes éprouvent peu, voire pas de symptômes perceptibles de myomes, et décident donc d’attendre et de consulter régulièrement leur médecin traitant afin de contrôler le développement des fibromes utérins. D’autres femmes ont moins de chance. Les fibromes utérins perturbent considérablement leur santé et leur qualité de vie. Dans ce cas, le médecin proposera un traitement.
Qu’en est-il en cas de fibrome utérin pendant la grossesse ?
Les myomes peuvent causer des complications imprévisibles pendant la grossesse et doivent donc être suivis attentivement. Les risques potentiels qui augmentent en présence de fibromes utérins comprennent notamment :
- Placenta praevia – Le placenta peut s’implanter sur le col de l’utérus, bloquant ainsi la sortie du bébé.
- Décollement placentaire – Le placenta peut se décoller prématurément de l’utérus.
- Développement du myome – Deux sur trois myomes voient leur taille croître pendant la grossesse, généralement au cours du premier trimestre.
- Position en siège – Si les fibromes utérins limitent les mouvements du fœtus, le bébé ne peut pas se retourner en position tête en bas, qui est une position plus sûre et plus courante ce qui pourrait nécessiter une césarienne.
- Accouchement prématuré – Le manque de place peut entraîner un accouchement prématuré (avant 37 semaines).
C’est notamment en raison de ces éventuels problèmes liés aux myomes que les femmes doivent régulièrement consulter leur gynécologue pendant la grossesse.
Heureusement, les fibromes utérins n’entraînent pas toujours de problèmes pendant la grossesse, mais cela reste une possibilité. Consultez votre médecin traitant concernant votre situation personnelle et les mesures à prendre.
Références :
- Moshesh M et al. J Ultrasound Med. 2014 Jul;33(7):1217-24